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Sophie Valette, du lyrisme visuel à l’illusion renversée
.par Coral nieto garcia
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Ces premières œuvres renvoient à la tradition de l’abstraction lyrique ou de l’informel des artistes français des années 50, avec la matière pour élément majeur. À cette période-là, tient à mettre l’accent sur le caractère physique et concret de la peinture. De cette façon elle fait sortir à la lumière l’apparence brute et dense de ces tableaux ainsi que les caractéristiques principales de cet art (la lumière, la couleur, etc.).
Or, comme s’il s’agissait d’un jeu entropique qui oscille entre le chaos et l’ordre qui appartient à tout être humain, elle porta son attention sur les nuances de la peinture : de la brutalité de la matière au lyrisme flou. De plus en plus, elle tend à garder ce côté poétique qui amène à quelque sorte d’abîme émotionnel, en même temps que la matière s’allège.
Dans ses dernières réalisations, la photographie a pris une place fondamentale. Cet outil pourtant n’offre pas une image fidèle de la réalité. Même si on trouve des personnages dans ses photographies, il est impossible de les identifier. Cette déshumanisation si commune chez Sophie est baignée d’ambiances poétiques grâce à la lumière, issus d’un univers végétale et idyllique, présentées en grand format.
Bien que l’abstraction ait joué un rôle prédominant, la figuration prend sa place de plus en plus jusqu’à nous amener à un monde mythologique renouvelé par l’imaginaire de l’artiste. Toutefois, elle met en scène des thèmes et des motifs qui se répètent au fil de son œuvre en explorant leurs possibilités et en jouant avec.
En outre, Sophie tient à souligner la fragilité de la vision à travers des détournements des images afin de mettre l’accent sur la manipulation et la propagande de celles-ci que subit notre société. Elle nous pousse à nous demander ce que l´on croit voir et ce qui nous est présenté en réalité. Car l’art est toujours une investigation sur les limites, qu’il s’agisse d’ordre esthétique, politique ou sociologique, et chez elle l’humanisme aboutit au lyrisme des images.
Le médium n’a pas d’importance, c’est le sujet qui compte. Quand tu te mets à peindre, tu te trouves dans un moment donné, avec une émotion ancrée dans un espace-temps concret que tu ne peux pas dupliquer. Evidement techniquement il est toujours possible de reproduire une œuvre, mais celle-ci resterait vide de toute valeur, et c’est ce que j’aime dans la création plastique, c’est l’œuvre unique, Aujourd’hui ce que je crée est emprunté par le moment présent qui confère toute la puissance au principe d’immanence.
Visez-vous à toucher le public par-delà l’esthétisme ?
J’essaie d’exprimer quelque chose que je ressens en moi, mais le relier à ce que ressentent les autres. Aller de l’individuel au collectif, voire l’universel. Comme à travers les concerts et les gros évènements sportifs, il y a une émotion positive collective qui me touche.
Dans un deuxième temps, en assemblant plusieurs images Sophie efface subtilement toute perspective rationnelle. Or, ce manque de profondeur qui peut amener à la confusion n’empêche d’interpréter son œuvre. Au contraire, laissé comme une boîte ouverte, le public est amené à développer plusieurs lectures sur l’œuvre par son imagination. Toutefois le titre est toujours là pour ne pas oublier la première idée évoquée par l’artiste et nous renvoyer habilement à son propre imaginaire offrant des nouveaux regards sur le monde.
